Texte complémentaire à l’entrevue donnée par François Demers à la Première chaîne de Radio-Canada, le 30 décembre 2024. On peut aussi réécouter l’entrevue.
2024, année de records
Après 2023, 2024 a battu le record de l’année la plus chaude jamais enregistrée. Plusieurs régions ont connu des canicules inédites (l’Australie a connu des températures de 47 degrés la semaine de Noël!). En 2024, le climat a dépassé les 1,5 degrés de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle. Pour rappel, 1,5 degrés, c’était l’objectif de l’accord de Paris.
On ne devrait pas seulement parler de réchauffement climatique, mais bien de crise ou de dérèglement climatique. Il ne fait pas seulement plus chaud, mais, on le voit dehors en cette fin de décembre pluvieuse, les saisons sont bouleversées! On connait de plus en plus d’événements climatiques extrêmes : tempêtes, sécheresses, inondations, feux, etc. 2024 a été marquée, notamment, par les images des inondations catastrophiques à Valence en Espagne, et de Jasper dévasté par les flammes l’été dernier.
En Outaouais, on se souvient aussi de l’ouragan Debby l’été dernier, qui avait entrainé la déclaration de l’état d’urgence à Chelsea, avec des routes emportées et des infrastructures détruites. Selon le Bureau d’assurances du Canada, l’Ouragan Debby a été l’événement climatique le plus couteux de l’histoire du Québec – plus que la Crise du verglas de 1998! En fait, en 2024, le Canada a battu le record de l’année la plus désastreuse jamais enregistrée, avec un montant de 7,5 milliards de dollars déboursée par les assureurs pour les inondations, les incendies et autres événements climatiques extrêmes – soit plus que toute la décennie de 2000 à 2010!
Bilan climatique en Outaouais
- Trois ans après l’adoption du Plan climat de la ville de Gatineau l’administration municipale semble en panne, avec peu ou pas de mesures pour réduire les émissions de GES. Les inventaires d’émissions révèlent même une augmentation entre 2015 et 2021, alors qu’on s’est engagé à les réduire de 35% pour 2030. Malheureusement, cette cible n’est pas en voie d’être atteinte.
- Annonce par le gouvernement provincial du site d’Asticou pour le nouvel hôpital de Gatineau : cette mauvaise décision va à l’encontre du schéma d’aménagement de la ville de Gatineau et complique la planification des transports en plus d’augmenter la pression sur une zone déjà fragile du Parc de la Gatineau.
- En 2024, la ville de Gatineau a adopté une taxe sur l’immatriculation pour soutenir la STO. ACO a appuyé cette initiative, parce que le financement des transports collectifs doit être priorisé après avoir accusé le coup pendant la pandémie. Le transport collectif est le meilleur outil de diminution de la consommation énergétique du secteur des transports et une façon efficace d’aider la population à faire face à la hausse du coût de la vie.
- En septembre, le retour obligatoire au bureau 3 jours par semaine pour les fonctionnaires a entrainé une hausse notable de la congestion automobile. On aurait souhaité un meilleur engagement du plus gros employeur de la région à mettre en place de mesures pour faciliter l’utilisation du transport collectif pour les milliers de travailleurs concernés.
- Lors de son énoncé économique de décembre, le Gouvernement fédéral a annoncé le financement des études pour le tramway de Gatineau jusqu’à Ottawa. ACO a applaudit cette avancée importante pour le développement du réseau de transport collectif. On se croise les doigts pour que le projet survive aux prochaines élections.
- Les travaux d’aménagement pour la captation des biogaz du site d’enfouissement Cook ont commencé en septembre. Ce site est l’un des 100 sites les plus émetteurs de GES au Québec avec environ 30 000 tonnes en équivalent CO2 chaque année. Nous attendons de connaitre de quelle manière les biogaz seront valorisés.
- En octobre, le CREDDO a fait l’annonce du Partenariat Climat Outaouais, regroupant des représentants de la communauté d’affaires, de l’UQO et d’organismes engagés dans la lutte contre les changements climatiques. La mobilisation de tous les acteurs de la société pour atteindre les cibles de la ville de Gatineau est essentielle! Nous attendons de connaitre les objectifs précis et comment seront mesurés les résultats des efforts qui seront mis en place. ACO applaudit l’initiative!
- Le sujet du climat a été peu soulevé pendant les élections à la mairie intérimaire de Gatineau cette année. On peut se féliciter de l’élection d’une mairesse pour qui la lutte aux changements climatiques est une priorité, mais il est encore tôt pour connaitre son bilan. 2025 sera de nouveau une année électorale, tant au fédéral qu’au municipal. Nous encourageons tous les électeurs à s’informer et à voter pour des personnes qui feront du climat une priorité.